La valeur moyenne d’une voiture d’occasion a augmenté rapidement. En juillet de cette année, le prix moyen d’une voiture d’occasion aux États-Unis a augmenté de 10,9 %, ou 3 364 $ dollars américains, par rapport au prix de juillet 2021. Cette augmentation touche désormais tous les véhicules utilitaires légers. L’examen du marché des véhicules électriques révèle des hausses autrement plus salées!
Karl Brauer, analyste principal, iSeeCars : « Nous continuons à observer une hausse importante de la demande pour les voitures électriques et hybrides d’occasion en raison du prix élevé de l’essence, alors que le coût moyen des véhicules électriques a augmenté de 56,7 pour cent et celui des voitures hybrides de 30,5 pour cent par rapport à l’année dernière ».
Ces données proviennent des États-Unis, mais « les facteurs responsables de la hausse des prix des VE sont les mêmes au Canada et aux États-Unis. Dans ces deux pays, l’offre de véhicules électriques est limitée, ce qui entraîne une hausse des prix ». De l’avis de l’analyste principal, « Tout, du climat à la sensibilité aux prix, est moins propice à l’achat de VE au Canada qu’aux États-Unis, mais les VE sont aussi moins nombreux au Canada, ce qui rend les véhicules existants plus désirables et plus chers ».
Ce qui ressort clairement de l’étude, c’est l’écart qui se creuse d’année en année entre les véhicules à carburant conventionnel et le marché des véhicules électriques.
La domination des véhicules électriques est mise en évidence en voyant les 10 voitures d’occasion ayant enregistré les plus fortes hausses par rapport à l’an dernier : huit d’entre elles sont des VE. La Nissan Leaf d’occasion arrive en tête avec une augmentation de 43,8 %. Karl Brauer fait remarquer : « L’augmentation de prix de la Nissan Leaf, qui a déjà été la voiture affichant le plus haut taux de dépréciation sur le marché, est probablement due à la popularité accrue du modèle 2018 redessiné qui offre une plus grande autonomie. Comme son bail de location se termine, cette voiture fait son entrée sur le marché des véhicules d’occasion ».
Suivent la Leaf : la Hyundai Sonata hybride (+ 43 %), la Toyota Prius (36,9 %), la Toyota Prius Prime (34,4 %), la Toyota Avalon hybride (32,4 %), la Chevrolet Bolt (30,2 %), la Tesla Model S (27,3 %) et la Lexus ES 300h (26,8 %). Les seules voitures à essence figurant au palmarès des 10 premières sont la Fiat 500x, au septième rang, et la Porsche Cayenne, au neuvième. Sans surprise, les plus grands perdants par rapport à l’an dernier sont les véhicules énergivores. Le Nissan Armada a enregistré un résultat négatif (-7,4 %) par rapport à l’augmentation moyenne pour les véhicules d’occasion (10,9 %).
La flambée des prix des VE d’occasion est quasi universelle. En fait, si l’on regarde la liste des VE d’occasion pour juillet 2022, le seul modèle à présenter une dépréciation est la Porsche Taycan, qui a chuté de 3,5 % par rapport à l’an dernier. Selon Karl Brauer, cela suggère qu’il y a « une limite au prix que les consommateurs sont prêts à payer pour un VE d’occasion ».
La hausse de prix des véhicules d’occasion est attribuable à un certain nombre de facteurs. Comme nous l’avons indiqué, le prix de l’essence contribue à la hausse des prix des VE. Cependant, alors que le nombre de nouveaux véhicules électriques sur le marché ne cesse d’augmenter, « l’acceptation de ces véhicules et l’amélioration de leurs infrastructures de recharge ont servi à accroître l’intérêt pour les véhicules électriques d’occasion ».
Autre élément important : la demande globale pour les véhicules neufs demeure supérieure à l’offre, et cette tendance devrait se poursuivre. On ne sait pas combien de temps durera la situation. Cependant, le consensus semble être qu’il faudra attendre la fin de l’année 2023 pour que de nombreux constructeurs aient rattrapé leur retard et que l’offre commence enfin à correspondre à la demande.
Dans le pire des scénarios, le retour à la normale du marché prendra beaucoup plus temps. Comme les rabais offerts par les constructeurs se font très rares, la rentabilité est meilleure qu’elle ne l’a été depuis de nombreuses années. En fait, selon iSeeCars, le prix moyen d’un véhicule neuf est de 9,9 % supérieur au prix de détail suggéré par le constructeur. Et les véhicules neufs sont quasi introuvables!
Le ralentissement de la chaîne d’approvisionnement est imputable aux micropuces qui sont présentes dans tous les composants du véhicule, des freins antiblocage à la climatisation automatique en passant par les petits appareils électriques. Elles pilotent à la fois les moteurs électriques et les éléments en apparence insignifiants. La tendance actuelle à l’éclairage à DEL est un excellent exemple de cela. DEL signifie diode électroluminescente. Le courant électrique traverse la micropuce pour activer la minuscule source lumineuse. On trouve ces micropuces en très grand nombre dans les plus récents modèles de phares à DEL!
La pénurie mondiale de micropuces a provoqué un effet domino. Elle a contraint les constructeurs automobiles à réduire la production de véhicules neufs. Ainsi, de nombreux consommateurs ont dû se tourner vers le marché des véhicules d’occasion, ce qui a entraîné une pénurie de ces véhicules. C’est un principe de base en économie : une demande supérieure à l’offre entraîne une hausse des prix.
Pour parvenir à ces chiffres, le site iSeeCars.com a analysé plus de 13,8 millions de ventes de véhicules d’occasion âgés d’un à cinq ans entre janvier et juillet 2021 et 2022. Le prix moyen de chaque modèle a été calculé chaque mois en 2022 et comparé au prix moyen du même modèle l’année précédente.
